dimanche 28 septembre 2014

Al-Idrisi: la star des cartographes du 12ème siècle

Al-Idrisi était un voyageur et géographe arabe prolifique, qui fut invité (1) à la cour du roi Normand Roger II de Sicile pour plancher sur la création d’une carte du monde mise à jour. 


Pour ce travail d’importance (2) Al-Idrisi ne se contenta pas de puiser dans ses vastes connaissances personnelles mais, pour affiner ses données,  alla à la rencontre d’innombrables voyageurs expérimentés.  Achevée en 1154 (après 18 ans de travail), son œuvre fut appelée la « Tabula Rogeriana » (du nom, donc, de son commanditaire), mais son nom arabe signifie littéralement ” Livre du divertissement de celui qui désire parcourir le monde “.


Portrait d’Al-Idrisi, issue d’une famille noble d’Al-Andalous et qui a grandit à Cordoue:


 


Al Idrisi Al Idrisi


Cette magnifique carte allait rester la plus précise du monde pour les trois cents années à venir…


La Tabula Rogeriana dans toute sa splendeur (cliquer pour une version grand format):


TabulaRogeriana HD


Prenez un moment pour la regarder en détail et vous découvrirez l’incroyable minutie de son auteur, notamment traduite par la précision des noms de villes et tracés des cours d’eau. Pour faciliter sa lecture la carte est ici retournée mais, dans sa version originale, les points cardinaux sont inversés (nord au sud et vice versa).


Les parties les plus précises de la carte sont l’Afrique du Nord et la péninsule ibérique, où Al-Idrisi a vécu et voyagé, mais il faut avouer que plus on s’éloigne de ses terres plus les tracés sont fantaisistes : l’Angleterre est complétement difforme, la Norvège est une île et l’Italie n’a rien d’une botte. Les choses se gâtent même fortement pour les zones les plus reculées du monde : l’Afrique se termine, sous l’Ethiopie actuelle, par une longue bande de terre qui s’étend sur toute la largeur de la carte, le sous-continent indien est plus petit que le Sri Lanka (alors appelé Taprobane) et le Japon est inexistant…


Et pourtant la performance reste exceptionnelle et justifie le statut de rock star de la cartographie d’Al Idrisi! En effet, imaginez la difficulté de cartographier une telle étendue de terres sans l’aide des technologies actuelles (les outils indispensables du cartographe contemporain que sont les satellites, les appareils photos et autres logiciels numériques n’effleuraient même pas l’esprit des meilleurs visionnaires de l’époque) et les moyens du bord se résumaient à des rapports contradictoires de quelques globetrotteurs. Avec ce travail il balaie toute autre carte du monde de la même période, notamment toutes les cartes en TO (3). La Tabula Rogeriana devance également largement en qualité la belle carte de Hereford (pourtant de 1285): la géographie de cette dernière est tellement éloignée de la réalité qu’il est très difficile de trouver un point de repère connu (le centre de la carte représente en fait le delta du Nil, quelque peu disproportionné).


Carte d'Hereford La carte d’Hereford. L’est étant en haut, il faut tourner la tête sur le côté pour la lire.


La carte d’Al Idrisi dégage également quelque chose de particulier parce qu’elle allie l’exactitude et l’objectivité des standards cartographiques actuels (avec un but géographique plus que religieux) et en même temps, ses imprécisions sur son pourtour laissent place à l’inconnu de cette période de découvreurs et à la magie des voyages de l’époque.


Des mystères géographiques et des aventures de cartographes explorateurs que l’ont a bien du mal à retrouver de nos jours…


1: Pour Terrarum Orbis. Ces cartes étaient tournées vers l’Orient, les trois continents connus formant l’écoumène. L ‘Asie, l’Europe et l’Afrique sont placés de part et d’autre de barres verticale et horizontale, formant un T. A l’intersection des deux barres du T, on trouve la ville de Jérusalem, centre du monde.


2: L’invitation se transformant en séjour de longue durée puisqu’il fut interdit de retour au pays car considéré comme un renégat au service d’un roi chrétien.


3: Les cartes du monde ne courrait alors pas les rues et la connaissance précise de son environnement ouvrait des perspectives stratégies et commerciales immenses !



Al-Idrisi: la star des cartographes du 12ème siècle

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie

dimanche 21 septembre 2014

Les superbes porrtaits d'ed Fairburn

L’artiste Ed Fairburn sculpte la carte au lieu du bloc de pierre…


Entre ses mains les contours topographiques ou urbains deviennent des courbes féminines et les cartes militaires, climatiques ou célestes se transforment en de magnifiques portraits.


Sa technique de découpage et de collage n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle d’un autre artiste cartographe – cartophile: Matthew Cusick.


Voici, pour votre plus grand plaisir, quelques unes de ces oeuvres:


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


 


Vous pouvez faire un tour sur son site web ici.



Les superbes porrtaits d'ed Fairburn

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie

dimanche 14 septembre 2014

Indiana Jones et Star wars selon Andrew DeGraff

Andrew DeGraff est un artiste américain, et cartographe à ses heures perdues, qui est à l’origine de représentations plutôt originales de deux des plus grandes trilogies de l’histoire du cinéma. Cet  ensemble de carte, créée pour le lancement de Gallery1988 à Los Angeles (en 2013), n’est pas sans rappeler le principe des cartographies de films de XKCD, où chacune des illustrations nous permet de visualiser les déplacements des personnages du film et leurs intéractions.


Ces cartes ne représentent par contre que les trilogies initiales, les seules trouvant grâce aux yeux des fans de toujours (et à qui on ne peut pas vraiment jeter la pierre après avoir vu “Indiana Jones et le crane de cristal”).


Comment lire les cartes : chaque personnage est représenté par une ligne de couleur qui suit sa progression dans tout le film. Plusieurs lignes sont parallèles lorsque certains personnages voyagent ensemble. Simple mais efficace !


Vous remarquerez aussi que les titres des films correspondants n’apparaissent pas (seulement les noms des oeuvres). Vous pouvez ainsi essayer de les retrouver…


 


Les cartes d’Indiana Jones :


Andrew DeGraff - Path of crusade Andrew DeGraff – Path of crusade


Andrew DeGraff - Path of doom Andrew DeGraff – Path of doom


Andrew DeGraff - Path of raider Andrew DeGraff – Path of raider


 


Les cartes de Star Wars:


Andrew DeGraff - Path of return Andrew DeGraff – Path of return


Andrew DeGraff - Path of empire Andrew DeGraff – Path of empire


Andrew DeGraff - Paths of Hope Andrew DeGraff – Paths of Hope


 


PS: je viens de trouver d’autres oeuvres d’Andrew DeGraff qui représentent d’autres films. Les voici (et cette fois il n’y a même pas le titre du film, encore plus dur…).


Andrew DeGraff - Shining


Andrew DeGraff - Retour vers le futur


Andrew DeGraff - Princess Bride


 


Andrew DeGraff - Star Treck la colère de Khan


 


Andrew DeGraff - Les dents de la mer Andrew DeGraff – Les dents de la mer



Indiana Jones et Star wars selon Andrew DeGraff

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie

dimanche 7 septembre 2014

Les planètes habitables extraterrestres ne sont peut-être pas aussi rares que prévues…

On reste dans la même thématique astronomique qu’à la fin du mois dernier avec une image, quasiment une carte, qu’on peut trouver (et acheter) sur le site XKCD. Celle-ci représente une vue artistique des exoplanètes récemment découvertes dans le voisinage de notre bonne vieille Terre. En effet, suite aux dernières avancées dans la chasse aux planètes, il apparaît que les planètes potentiellement habitables et de la taille de la Terre seraient plutôt communes.


Les planètes potentiellement habitables en 2012:


Plantes potentiellement habitables Plantes potentiellement habitables


Voici un petit résumé des dernières découvertes de la NASA (en 2013):


Un système solaire sur cinq abrite une planète potentiellement habitable


Environ une étoile sur cinq de type solaire observée par le satellite Kepler possède une planète de la taille de la Terre et située dans la célèbre zone d’habitabilité, où l’eau liquide et potentiellement la vie pourraient exister.  Si cette observation s’applique également à n’importe quel système solaire dans la galaxie alors la planète habitable la plus proche pourrait être à “seulement” 12 années lumière de nous.


Les résultats, détaillés dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) et dans une vidéo décrivant la fréquence des planètes “sœurs” de la notre, nous apprennent la découverte de centaines de nouvelles exoplanètes, dont un certain nombre se trouve dans cette zone d’habitabilité.


Pour trouver ces planètes, les chercheurs de la NASA ont utilisé les mesures de Kepler sur la luminosité stellaire pour rechercher des signes de gradation (ou transit) lorsque des planètes passent devant leur étoile hôte (la luminosité perçue de celle-ci baisse alors de manière infime).