dimanche 30 novembre 2014

Carte au trésor: pirates Academy et les nouveaux cartographes

Aujourd’hui un extrait du très bon blog de Fabrice Erre, enseignant et auteur de BD qui y raconte son quotidien de professeur d’histoire-géo au lycée Jean Jaurès, près de Montpellier.


On y découvre cette fois le difficilement enseignement de la cartographie à l’ancienne, sans smartphone… juste une carte au trésor.


 


Pirates academy - Page 1


Pirates academy - Page 2


Pirates academy - Page 3


Pirates academy - Page 4


Pirates academy - Page 5


Pirates academy - Page 6


 


Allez visiter le blog « une année au lycée », si vous avez des souvenirs de cette période ou des enfants de 16/18 ans ça devrait vous rappeler quelque chose…


Un mot de l’auteur :


« À part quelques détails complètement farfelus, comme ma coiffure par exemple, tout est rigoureusement authentique. Entrez, asseyez-vous et sortez vos affaires en silence. Le premier que je prends à bavarder sera exclu et devra aller consulter un blog d’économie ou de politique. »



Carte au trésor: pirates Academy et les nouveaux cartographes

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie

dimanche 23 novembre 2014

Une carte de Kowloon, ville muraille et « sin city » hongkongaise

Cette carte atypique et hyper détaillée est extraite d’un livre japonais d’anthropologie sorti en 1997 et aujourd’hui très rare.


Par ce travail les auteurs illustrent la densité, au propre comme au figuré, de la vie dans l’incroyable ville de Kowloon.


Cette ville mythique était une enclave chinoise dans la colonie de Hong Kong, alors sous protectorat anglais. Jusqu’à sa démolition en 1993 le lieu était célèbre pour l’incroyable densité de son bâti qui laissait à peine pénétrer la lumière dans les ruelles labyrinthiques qui couraient au pied des immeubles.


La citadelle existe depuis très longtemps, puisqu’elle servait de poste d’observation contre les invasions pirates sous la dynastie Song (donc entre 960 et 1279). Elle ne naquit pourtant réellement sous cette forme qu’après la seconde guerre mondiale, lorsque la ville a commencé à se développer d’une manière quasi organique, pour se transformer en un monolithe urbain, patchwork d’extensions anarchiques loin de toute conception architecturale ou même d’ingénierie, attirant  crime organisé, triades chinoises et autres barons de la drogue.  Deux seules règles de construction prévalaient : avoir un accès au réseau électrique et ne pas dépasser 14 étages pour laisser passer les avions de l’aéroport voisin…


A la fin des années 1980, la citadelle était réputée pour sa profusion de maisons closes, casinos, salons d’opium et de cocaïne, et pour ses usines clandestines. On y recensait environ 50 000 habitants sur 0,026 km² ; sa densité de 1 923 076 habitants au km² en faisait le quartier le plus densément peuplé au monde !


La citadelle en 1989 :


La citadelle de Kowloon La citadelle de Kowloon


C’est donc avant sa destruction en 1993 qu’un groupe d’explorateurs et d’ethnologues japonais a été autorisé à voyager pendant une semaine dans son squelette désert. Ils en ont tiré cette impressionnante cartographie que j’aime beaucoup, pour diverses raisons :


  • Pour sa vue en coupe et non en plan (comme la majorité de ses consoeurs).

  • Pour l’étrange géographie des lieux, espèce de dystopie(1) futuriste où tout est permis, comme tirée d’un mauvais ouvrage de science-fiction.

  • Mais aussi pour son fourmillement incroyable de détails. On pourrait rester des heures à scruter le bourdonnement de vie qui y est représenté et les occupations quotidiennes de ses habitants (qui sont d’ailleurs ici des plus normales : lessive, jardinage, bricolage…).

En 1995, un parc paysager a ouvert sur les ruines de cette cité d’exception, mais la ville muraille hante encore l’imaginaire des créatifs de tous poils qui la font revivre à travers modèles 3D, films ou encore jeux vidéo.


3 extraits de la carte :


Carte de Kowloon - Extrait 1


Carte de Kowloon - Extrait 2


Carte de Kowloon - Extrait 3


1 : la dystopie, également appelée contre-utopie, est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Une dystopie peut également être considérée comme une utopie qui vire au cauchemar et conduit donc à une contre-utopie (source : wikipédia).



Une carte de Kowloon, ville muraille et « sin city » hongkongaise

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie

dimanche 9 novembre 2014

Le mur de Berlin est toujours là (vu de l'espace)

A Berlin, le mur a disparu depuis 25 ans jours pour jours, mais il reste toutefois quelques stigmates, plus durables que les briques et les barbelés:La ville reste toujours visuellement coupée en deux depuis l’espace: l’astronaute canadien Chris Hadfield a en effet publié il y a quelques mois une photo prise de nuit depuis la station internationale où le tracé du “mur de la honte” est encore bien visible…


Berlin la nuit


L’exercice d’analyse de cette image est intéressant puisqu’on aperçoit nettement le découpage est/ouest de l’ex-mur de Berlin, toujours présent dans la réalité du traitement de l’éclairage public. La ville apparaît ici comme divisée: l’ouest, économiquement plus développé se montre plus illuminé que l’est où la lumière est plus douce.


Cette division s’explique par les types d’éclairages utilisés qui, à l’est, sont à vapeur de sodium (ce qui donne cette teinte jaune) alors qu’à l’ouest la norme est la lampe à arc au mercure, ou au gaz, aux tons plus blanchâtres.


«Berlin a été coupée en deux pendant plus de 40 ans. Même si après la chute du mur nous avons fait beaucoup de progrès, nous n’avons pas obtenu les moyens que nous voulions pour uniformiser les deux parties de la ville», a expliqué au Guardian Christa Mientus-Schirmer, membre de la municipalité de Berlin.


Cette division de l’éclairage devrait pourtant s’estomper petit à petit puisque les autorités municipales ont confirmé que, dans le cadre d’un programme d’économie d’énergie, il était prévu de remplacer progressivement les anciennes lampes à sodium de l’est. Le mur de Berlin devrait donc bientôt également disparaître de l’Espace.


Source: The Gardian


Source de la photo d’en-tête: www.moimessouliers.org



Le mur de Berlin est toujours là (vu de l'espace)

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie

dimanche 2 novembre 2014

Google s’attaque à la cartographie des déserts

Après avoir cartographié les rues du monde, ainsi que des endroits aussi improbables que l’Everest, la tour Eiffel ou l’Antarctique à pied, Google continu d’arpenter et enregistrer le moindre centimètre carré de la planète en commençant à sillonner les déserts…


Les Google cars, que l’on croise parfois en ville avec leur énorme caméra sur le toit, ont un peu de mal à s’éloigner des voies publiques et à se déplacer dans les dunes de 40 mètres des déserts arabes, elles sont donc assez logiquement remplacées par un moyen de transport ancestral plus adapté à ces paysages lunaires: le Google chameau !


Cette première expérience a été lancée dans le désert de Liwa aux Emirats arabes unis avec un chameau prénommé Raffia, équipé d’une de ces caméras trekker(1) prenant des images à 360°.


Désert Liwa 2 Raffia et sa caméra embarquée


Les nombreux clichés sont ensuite assemblés pour permettre la navigation panoramique street view que l’on connait. Sauf qu’ici la visite des dunes est impressionnante, avec l’impression constante de se trouver à dos de chameau (on peut d’ailleurs voir l’ombre de notre monture) faisant partie d’une caravane, à voyager à travers les dunes de sable et les oasis.


Les services de Raffia ont permis au géant du web de “minimiser” les pertubations d’un environnement fragile tout en lui assurant un joli de coup de com.


Une courte vidéo sur le projet:



Pour découvrir les autres treks Streetview de Google c’est ici:


1 : la caméra « Trekker » est une caméra d’un mètre de haut, facilement transportable, qui est habituellement utilisée (souvent à dos d’homme) pour cartographier les endroits inaccessibles en voiture (chemins, ruelles,…).


 



Google s’attaque à la cartographie des déserts

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie