dimanche 19 octobre 2014

Grotte Miao: la plus imposante caverne du monde cartographiée grâce à des relevés lasers

Alors qu’aujourd’hui le moindre centimètre carré de la planète est photographié et cartographié grâce à la constellation de satellites qui nous surplombent, il reste encore quelques zones inexplorées, mais elles se trouvent sous nos pieds…



Un article de National Géographique nous montre le cas de la grotte Miao en Chine, découverte en 2001 sous les montagnes du sud de la Chine et qui n’a été totalement explorée que très récemment, par une équipe de chercheurs financée par National Geographic.


La très belle cartographie ci-dessous est tirée de ces explorations (cliquer pour agrandir):


Cartographie laser de la grotte Miao


La réalisation de cette carte n’a été rendu possible que grâce à l’emploi d’une technologie récente de la cartographie: la mesure par faisceaux lasers (ou Lidar, pour light detection and ranging). Le scanner utilisé (en l’occurrence un Riegl VZ-400) est capable de réaliser 122 000 mesures par seconde de tout objet dans un rayon de 600 mètres! En déplaçant le module le long de la cavité on peut ainsi avoir un rendu transverse et une représentation complète de l’édifice (puisque sa superficie rendait impossible toute velléité de percevoir la caverne dans son ensemble).


Cette méthode a donc permis de mesurer le volume impressionnant de l’endroit: 11 millions de mètres cubes qui s’étendent sur plus de 852 mètres de long pour 191 mètres de large sur une surface dépassant les 154 500 m².


De quoi y ranger quatre grandes pyramides d’Égypte…


Pour plus de détails et de belles photographies de la mission c’est ici (en anglais).


Source: national Géographic, GNT.



Grotte Miao: la plus imposante caverne du monde cartographiée grâce à des relevés lasers

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie

dimanche 12 octobre 2014

25 millions de kilomètres de routes nouvelles!

600 fois le tour de la terre, c’est la distance totale qui sera couverte par les routes nouvellement construites dans le monde d’ici 2050… soit 25 millions de kilomètres.


Une équipe internationale de chercheurs a tenté de planifier cette évolution en réalisant une carte des régions du monde où la construction de nouveaux axes routiers serait bénéfique (d’un point de développement) ou, au contraire, préjudiciable (d’un point de vue environnemental).


Actuellement, toutes les routes du globe mises bout à bout représentent déjà plusieurs dizaines de millions de kilomètres.


Le réseau routier mondial:


Réseau routier mondial


D’après les prévisions ce réseau devrait encore largement se densifier pour être environ 60% supérieur à aujourd’hui, et ce d’ici le milieu de ce siècle. Mais cette croissance (majoritairement pour répondre à la hausse des échanges commerciaux) se fait malheureusement de manière anarchique et non planifiée.


La fragmentation des milieux naturels


L’étude met en avant le fait que 90 % des constructions de routes auront lieu dans les pays en développement, y compris dans de nombreuses régions qui possèdent une biodiversité exceptionnelle et dont les écosystèmes rendent des services vitaux. En effet les espaces menacés que sont l’Amazonie, la Nouvelle-Guinée, la Sibérie ou le bassin du Congo sont également au premier plan pour ce développement d’infrastructures. Les conséquences seront donc « une augmentation spectaculaire de la colonisation de terres et de la perturbation d’habitats naturels », ainsi qu’« une surexploitation des espèces sauvages et des ressources naturelles », à commencer par les forêts.


Un vecteur de développement social et économique


Ces nouvelles voies constituent néanmoins des moyens de favoriser le développement social et économique dans des zones qui en ont souvent cruellement besoin, notamment en permettant d’accroître la production agricole, priorité urgente pour relever le défi de la demande alimentaire mondiale qui pourrait doubler d’ici 2050.


Dans ces conditions comment trouver un juste milieu entre impact environnemental et bénéfice pour les sociétés ?


Une carte des priorités de construction de routes


Ce schéma global présente un plan de zonage à grande échelle qui vise à limiter les coûts environnementaux de l’expansion du réseau routier tout en maximisant les avantages pour le développement humain, en aidant à accroître la production agricole.


Les  grandes régions du monde ont été classées en fonction deux paramètres :


  • La valeur environnementale (diversité des espèces animales et végétales, importance des habitats sauvages, rôle dans la séquestration du carbone et la régulation du climat,…).

La carte des résultats:


Valeur environnementale


  • Les avantages anthropiques (accessibilité des zones agricoles, potentiel de production des sols, régime climatique, projections régionales de consommation et d’exportation de riz, de maïs ou de blé,…).

La carte des résultats:


Avantages anthropiques


Le croisement de ces deux familles de paramètre produit la carte suivante :


Résultats


On y distingue quatre domaines d’inégale importance :


En vert (les zones majoritaires) : les espaces à valeur environnementale élevée où la construction de nouvelles routes devraient être évité si possible. Elles couvrent 46 % de la surface du globe et sont réparties sur tous les continents, avec une prédominance en Amérique latine, en Afrique subsaharienne, en Océanie et dans tout le nord-est de l’Eurasie.


En rouge : les zones où des améliorations routières stratégiques pourraient promouvoir le développement agricole avec des coûts environnementaux relativement modestes. Ces espaces représentent seulement 12 % des terres émergées et sont notamment présents au Sahel, dans le centre de l’Amérique du Nord, la pointe orientale et le sud-est de l’Amérique latine, dans le centre-ouest de l’Eurasie et le sous-continent indien.


En blanc (environ un tiers du globe) les zones considérées « à faible priorité », sur le plan tant de l’environnement que de l’agriculture.


En noir: les zones de conflit.


 


Les zones de conflits


Sur les 16% restant du globe, on distingue un certain nombre de zones noires qui représentent les « zones de conflit » ou des espaces d’interfaces qui disposent à la fois d’une valeur environnementale et d’un potentiel agricole élevés. On les trouve en Afrique subsaharienne et à Madagascar, en Amérique centrale et le long de la cordillère des Andes, dans le bassin méditerranéen et dans le Sud-Est asiatique. Ces zones représentent donc le nerf de la guerre du projet, où les enjeux sont extrêmement importants.


Le but du jeu étant de penser ces projets en tenant compte autant d’une composante que de l’autre. Ceci afin d’éviter aux routes du développement de laisser encore une fois la biodiversité sur le bas coté…


Sources: le monde, www.nature.com



25 millions de kilomètres de routes nouvelles!

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie