jeudi 25 décembre 2014

Les nouvelles données gravitaires des fonds océaniques

Je sais que ce titre d’article n’est pas très affriolant, mais il donne l’occasion d’admirer une très belle carte, la plus détaillée disponible actuellement sur les fonds océaniques.


La catastrophe de la Malaysia Airlines et la disparition de l’appareil MH370 a montré à quel point l’océan est vaste et le peu que nous savons de lui. En fait, nous en savons environ 100 moins sur lui que sur la topographie de Mars…


Mais depuis peu, avec les recherches de la Scripps Institution of Oceanography (de l’université de San Diego), les connaissances mondiales sur la bathymétrie du globe ont fait un bond en avant : le couplage des données existantes avec des mesures gravitationnelles nouvellement acquises (grâce aux satellites CryoSat-2 et Jason-1 de l’ESA  et de la NASA) ont permis d’atteindre un niveau de détail inconnu jusqu’alors et de cartographier le plancher océanique avec une grande précision.


David Sandwell, l’auteur principal de l’étude compare ces améliorations cartographiques au passage de la télévision ordinaire à la télévision HD : “De loin, les deux images sont semblables, mais en vous approchant de la télévision HD vous pouvez distinguer les coutures du ballon de football ou les brins d’herbe de la pelouse, alors que c’est impossible avec les anciens modèles.


Auparavant, les navires cartographes des fonds marins avaient tendance à se désintéresser des zones de pauvreté biologique ou de structures géologiques plus âgés (comme l’hémisphère sud). Ces nouvelles données satellitaires ont donc été en mesure de combler ces lacunes sur ces zones marines oubliées.  Sandwell et son équipe y ont notamment découvert des milliers de volcans sous-marins et une crête océanique de 800 km de long qui s’étend dans l’océan Atlantique Sud.


Voici quelques cartes nouvellement créées grâce à ces données satellitaires (cliquer pour agrandir) :


Anomalie gravitionnelle de l'antarctique nord Les anomalies gravitionnelles de l’Antarctique nord


La carte ci-dessus représente les fonds marins de l’Atlantique nord et les couleurs distinguent les variations de gravitation (dues à l’altitude et à la tectonique des plaques) : les zones bleues ont ainsi une faible gravité, les vertes une gravité normale et les zones rouges, qui suivent les crêtes océaniques, ont la plus grande force gravitationnelle (ce sont aussi celles où les tremblements de terre d’une magnitude supérieure à 5,5 ont lieu).


Anomalie gravitionnelle de l'antarctique nord2


La carte ci-dessus montre bien les variations d’altitude des fonds marins : les plis noir et blanc sont des zones de fractures créées par l’expansion océanique il y a plus de 180 millions d’années.


Triple jonction de l'océan indien La triple jonction de l’océan indien


Cette carte montre l’intersection de trois grandes plaques : la plaque africaine (à gauche), la plaque australienne (à droite), et la plaque de l’Antarctique (en bas). Ce n’est pas vraiment flagrant pour les yeux profanes mais on distingue tout de même aisément les zones de fracture qui sont, comme sur les cartes précédentes, représentées par les variations de couleur.


C’est bien joli mais à quoi cela va-t-il nous servir, concrètement ?


Ayant devancés la critique, les chercheurs ont listé plusieurs types d’utilisation de cette avancée cartographique :


  • Pour le grand public: les données seront utilisées par Google Earth, qui permet également de faire une ballade virtuelle dans les profondeurs marines (les modèles y seront donc plus précis).

  • Pour le monde scientifique: ces données constituent une avancée importante dans la compréhension des processus géologiques des fonds marins et elles permettront de mieux reconstituer certaines phases de l’histoire tectonique et géologique des continents.

Deux autres applications dont je vous laisse seuls juges de l’intérêt :


  • Une utilisation militaire: l’armée pourrait utiliser ces données pour une navigation plus précise et un meilleur guidage des missiles sous-marins.

  • Un potentiel d’exploration: ces données pourrait être utilisées comme un outil de reconnaissance pour l’exploration pétrolière, afin de mieux repérer les bases sédimentaires.

 


Source: qz.com et Scripps Institution of Oceanography



Les nouvelles données gravitaires des fonds océaniques

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie

L’hyperactivité du Père noël de la General Drafting Company

Je me suis en peu creusé la tête aujourd’hui pour trouver une carte en rapport avec cette journée de Noël et je suis finalement tombé sur cette belle illustration de la General Drafting Company (un des 3 éditeurs historiques de cartographies aux USA). Cette carte nous montre que le père Noël n’est finalement pas aussi occupé que ce qu’il veut bien nous faire croire et qu’il a largement le temps de s’adonner à quelques uns de ses hobbies : pêche au requin en Australie, rodéo au Texas, braconnage en Sibérie, ou simplement boire un petit rouge dans le sud ouest de la France…


On remarquera aussi que le Père Noël à modernisé son équipement puisqu’il se déplace aujourd’hui en cabriolet et non plus en traîneau.


Cette carte a été publiée pour la première fois en 1950 et a récemment été numérisée et postée par l’American Geographical Society Library of UW Milwaukee sur Twitter (mais malheureusement en basse résolution).


Joyeuses fêtes à tous !


Quelques extraits de la carte :


Carte des hobbies du Père Noël - extrait 1


Carte des hobbies du Père Noël - extrait 4


Carte des hobbies du Père Noël - extrait 2


Carte des hobbies du Père Noël - extrait 3



L’hyperactivité du Père noël de la General Drafting Company

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dimanche 14 décembre 2014

Pollution marine et carte des déchets plastiques flottants

L’énorme masse de plastique qui pollue nos océans et son écosystème a pour la première fois été quantifié par une étude scientifique publiée dans PLOS one: ces chercheurs des USA, de France, du Chili, d’Australie, d’Afrique du Sud et de Nouvelle-Zélande ont effectué des prélèvements sur quelques 1500 sites pour arriver au bilan suivant:



L’ensemble de la pollution des océans par les plastiques flottants est évaluée à 5,25 mille milliards de particules, soit 268 000 tonnes (ou l’équivalent de 27 Tours Eiffel), de la plus petite particule jusqu’à des pans entiers. Les résultats montrent que l’ensemble des zones océaniques sont touchées y compris les plus éloignées. Si les densités de plastiques dans les zones de convergence ou gyres océaniques sont inférieures aux prévisions, les zones côtières, notamment la Méditerranée, sont particulièrement affectées. Les chercheurs concluent donc que les zones de convergence sont moins des zones d’accumulation permanentes que des lieux de transfert, de transformation et de redistribution des plastiques.


La carte interactive ci-dessous illustre les résultats de cette étude et a été créée à partir des données issues des 24 campagnes océanographiques réalisées ces 6 dernières années et publiées sur le site web Sailing seas of plastic. Chacun des points représente l’équivalant de 20 kilos de plastiques flottants.


 


 



 


 


Les conséquences de cette pollution sont très variables et dépendent de la taille des éléments qui la constituent :


Le Docteur Markus Erikssen de l’institut 5 Gyres, indique que “malheureusement, avec une répartition mondiale, les effets de ces particules touchent tous les écosystèmes océaniques, y compris les organismes marins notamment les filtreurs, le zooplancton et les organismes vivants dans les sédiments. Ils peuvent également concentrer les polluants organiques et altérer le fonctionnement des chaînes alimentaires”.  Les plus gros morceaux peuvent ainsi étrangler des animaux de taille importante comme les phoques, tandis que ceux de moins d’un centimètre sont ingérés par les poissons qui nourrissent souvent le reste de la chaîne alimentaire, les humains y compris…


Il ajoute qu’« Il paraît essentiel de favoriser l’utilisation de produits innovants pour le remplacement des objets à usage unique. La bonne nouvelle est que l’arrêt des apports permettrait une dégradation dans le temps des plastiques présents et la diminution du problème. Il est temps de traiter ce problème à la source afin d’entrer dans une démarche de restauration et de responsabilité “.


En conclusion, un petit geste simple : faire ses courses avec un sac réutilisable et ne plus se servir de sacs plastiques jetables, emblèmes de notre société de consommation (et de déchets). Un sac en plastique c’est 1 seconde de fabrication, 20 minutes d’utilisation moyenne, et environ 400 ans pour se dégrader…


 


Sources : http://wwz.ifremer.fr, www.lespetitsgestesdurables.fr



Pollution marine et carte des déchets plastiques flottants

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dimanche 7 décembre 2014

Paper Cities – Les sculptures cartographiques en papier de Matthew Picton

Voici quelques unes des œuvres de l’artiste-cartographe anglais Matthew Picton (qui vit aujourd’hui dans l’Oregon) et de son projet “Paper sculptures”.


J’aime beaucoup sa démarche: la structure de ses cartes n’est plus un matériau inerte sans rapport avec le produit mais un élément à part entière de l’histoire du lieu représenté!


En mêlant recherche historique et papercraft il nous livre ces fascinantes sculptures cartographiques et sa vision de certains événements historiques; chaque carte est ainsi construite à l’aide de pages de livres et autres documents en rapport direct avec la ville:


La carte de Las Vegas est par exemple construite avec des bouts de texte du livre “Las vegas parano” de Hunter S. Thompson alors qu’on trouve dans la carte de Dresde(1) des éléments de partition de l’opéra “l’anneau du Nibelung” de Wagner…


Quelques exemples:


Jerusalem - Mathew Picton Jérusalem, créée à partir du Nouveau Testament, la Torah, la Bible et le Coran arménien. Photo par Ron Jaffe


 


Dresde - Mathew Picton Dresde en 1945, à base de partition de “l’anneau du Nibelung” de Wagner. Photo par Ron Jaffe


 


Portland - Mathew Picton Portland, construite avec le texte et la couverture du roman “L’Autre Côté du rêve” d’Ursula LaGuin, ainsi qu’avec les couvertures de DVD des films “Le Pic de Dante” et “Volcano”. Photo par Ron Jaff.


 


Londres - Mathew Picton Londres en 1666, à partir de l’ouvrage “Journal de l’Année de la peste” par Daniel Defo. Photo par Ron Jaff.


 


Dublin - Mathew Picton Dublin le 16 Juin 1904, créé à partir du texte de l’Ulysse de James Joyce. Photo par Ron Jaffe


 


Manhattan - Mathew Picton Manhattan, à base des titres de journaux traitant des attentats du World Trade Center, de la couverture DVD du film  “La tour infernale”  et de la couverture du roman “Le Complot contre l’Amérique” de Philip Roth. Photo par Ron Jaff.


 


Las Vegas - Mathew Picton Las Vegas en 1972, à partir de textes de Hunter S. Thompson dans son livre “Las Vegas Parano”. Photo par Ron Jaff.


 


 


Pour en savoir plus sur le travail de Matthew Picton c’est ici.


1: c’est à Dresde que le futur compositeur a passé son enfance et sa jeunesse et c’est également ici qu’il est devenu chef d’orchestre du Royaume de Saxe et que ses premières représentations ont connu un franc succès.



Paper Cities – Les sculptures cartographiques en papier de Matthew Picton

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dimanche 30 novembre 2014

Carte au trésor: pirates Academy et les nouveaux cartographes

Aujourd’hui un extrait du très bon blog de Fabrice Erre, enseignant et auteur de BD qui y raconte son quotidien de professeur d’histoire-géo au lycée Jean Jaurès, près de Montpellier.


On y découvre cette fois le difficilement enseignement de la cartographie à l’ancienne, sans smartphone… juste une carte au trésor.


 


Pirates academy - Page 1


Pirates academy - Page 2


Pirates academy - Page 3


Pirates academy - Page 4


Pirates academy - Page 5


Pirates academy - Page 6


 


Allez visiter le blog « une année au lycée », si vous avez des souvenirs de cette période ou des enfants de 16/18 ans ça devrait vous rappeler quelque chose…


Un mot de l’auteur :


« À part quelques détails complètement farfelus, comme ma coiffure par exemple, tout est rigoureusement authentique. Entrez, asseyez-vous et sortez vos affaires en silence. Le premier que je prends à bavarder sera exclu et devra aller consulter un blog d’économie ou de politique. »



Carte au trésor: pirates Academy et les nouveaux cartographes

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dimanche 23 novembre 2014

Une carte de Kowloon, ville muraille et « sin city » hongkongaise

Cette carte atypique et hyper détaillée est extraite d’un livre japonais d’anthropologie sorti en 1997 et aujourd’hui très rare.


Par ce travail les auteurs illustrent la densité, au propre comme au figuré, de la vie dans l’incroyable ville de Kowloon.


Cette ville mythique était une enclave chinoise dans la colonie de Hong Kong, alors sous protectorat anglais. Jusqu’à sa démolition en 1993 le lieu était célèbre pour l’incroyable densité de son bâti qui laissait à peine pénétrer la lumière dans les ruelles labyrinthiques qui couraient au pied des immeubles.


La citadelle existe depuis très longtemps, puisqu’elle servait de poste d’observation contre les invasions pirates sous la dynastie Song (donc entre 960 et 1279). Elle ne naquit pourtant réellement sous cette forme qu’après la seconde guerre mondiale, lorsque la ville a commencé à se développer d’une manière quasi organique, pour se transformer en un monolithe urbain, patchwork d’extensions anarchiques loin de toute conception architecturale ou même d’ingénierie, attirant  crime organisé, triades chinoises et autres barons de la drogue.  Deux seules règles de construction prévalaient : avoir un accès au réseau électrique et ne pas dépasser 14 étages pour laisser passer les avions de l’aéroport voisin…


A la fin des années 1980, la citadelle était réputée pour sa profusion de maisons closes, casinos, salons d’opium et de cocaïne, et pour ses usines clandestines. On y recensait environ 50 000 habitants sur 0,026 km² ; sa densité de 1 923 076 habitants au km² en faisait le quartier le plus densément peuplé au monde !


La citadelle en 1989 :


La citadelle de Kowloon La citadelle de Kowloon


C’est donc avant sa destruction en 1993 qu’un groupe d’explorateurs et d’ethnologues japonais a été autorisé à voyager pendant une semaine dans son squelette désert. Ils en ont tiré cette impressionnante cartographie que j’aime beaucoup, pour diverses raisons :


  • Pour sa vue en coupe et non en plan (comme la majorité de ses consoeurs).

  • Pour l’étrange géographie des lieux, espèce de dystopie(1) futuriste où tout est permis, comme tirée d’un mauvais ouvrage de science-fiction.

  • Mais aussi pour son fourmillement incroyable de détails. On pourrait rester des heures à scruter le bourdonnement de vie qui y est représenté et les occupations quotidiennes de ses habitants (qui sont d’ailleurs ici des plus normales : lessive, jardinage, bricolage…).

En 1995, un parc paysager a ouvert sur les ruines de cette cité d’exception, mais la ville muraille hante encore l’imaginaire des créatifs de tous poils qui la font revivre à travers modèles 3D, films ou encore jeux vidéo.


3 extraits de la carte :


Carte de Kowloon - Extrait 1


Carte de Kowloon - Extrait 2


Carte de Kowloon - Extrait 3


1 : la dystopie, également appelée contre-utopie, est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’elle empêche ses membres d’atteindre le bonheur. Une dystopie peut également être considérée comme une utopie qui vire au cauchemar et conduit donc à une contre-utopie (source : wikipédia).



Une carte de Kowloon, ville muraille et « sin city » hongkongaise

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dimanche 9 novembre 2014

Le mur de Berlin est toujours là (vu de l'espace)

A Berlin, le mur a disparu depuis 25 ans jours pour jours, mais il reste toutefois quelques stigmates, plus durables que les briques et les barbelés:La ville reste toujours visuellement coupée en deux depuis l’espace: l’astronaute canadien Chris Hadfield a en effet publié il y a quelques mois une photo prise de nuit depuis la station internationale où le tracé du “mur de la honte” est encore bien visible…


Berlin la nuit


L’exercice d’analyse de cette image est intéressant puisqu’on aperçoit nettement le découpage est/ouest de l’ex-mur de Berlin, toujours présent dans la réalité du traitement de l’éclairage public. La ville apparaît ici comme divisée: l’ouest, économiquement plus développé se montre plus illuminé que l’est où la lumière est plus douce.


Cette division s’explique par les types d’éclairages utilisés qui, à l’est, sont à vapeur de sodium (ce qui donne cette teinte jaune) alors qu’à l’ouest la norme est la lampe à arc au mercure, ou au gaz, aux tons plus blanchâtres.


«Berlin a été coupée en deux pendant plus de 40 ans. Même si après la chute du mur nous avons fait beaucoup de progrès, nous n’avons pas obtenu les moyens que nous voulions pour uniformiser les deux parties de la ville», a expliqué au Guardian Christa Mientus-Schirmer, membre de la municipalité de Berlin.


Cette division de l’éclairage devrait pourtant s’estomper petit à petit puisque les autorités municipales ont confirmé que, dans le cadre d’un programme d’économie d’énergie, il était prévu de remplacer progressivement les anciennes lampes à sodium de l’est. Le mur de Berlin devrait donc bientôt également disparaître de l’Espace.


Source: The Gardian


Source de la photo d’en-tête: www.moimessouliers.org



Le mur de Berlin est toujours là (vu de l'espace)

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dimanche 2 novembre 2014

Google s’attaque à la cartographie des déserts

Après avoir cartographié les rues du monde, ainsi que des endroits aussi improbables que l’Everest, la tour Eiffel ou l’Antarctique à pied, Google continu d’arpenter et enregistrer le moindre centimètre carré de la planète en commençant à sillonner les déserts…


Les Google cars, que l’on croise parfois en ville avec leur énorme caméra sur le toit, ont un peu de mal à s’éloigner des voies publiques et à se déplacer dans les dunes de 40 mètres des déserts arabes, elles sont donc assez logiquement remplacées par un moyen de transport ancestral plus adapté à ces paysages lunaires: le Google chameau !


Cette première expérience a été lancée dans le désert de Liwa aux Emirats arabes unis avec un chameau prénommé Raffia, équipé d’une de ces caméras trekker(1) prenant des images à 360°.


Désert Liwa 2 Raffia et sa caméra embarquée


Les nombreux clichés sont ensuite assemblés pour permettre la navigation panoramique street view que l’on connait. Sauf qu’ici la visite des dunes est impressionnante, avec l’impression constante de se trouver à dos de chameau (on peut d’ailleurs voir l’ombre de notre monture) faisant partie d’une caravane, à voyager à travers les dunes de sable et les oasis.


Les services de Raffia ont permis au géant du web de “minimiser” les pertubations d’un environnement fragile tout en lui assurant un joli de coup de com.


Une courte vidéo sur le projet:



Pour découvrir les autres treks Streetview de Google c’est ici:


1 : la caméra « Trekker » est une caméra d’un mètre de haut, facilement transportable, qui est habituellement utilisée (souvent à dos d’homme) pour cartographier les endroits inaccessibles en voiture (chemins, ruelles,…).


 



Google s’attaque à la cartographie des déserts

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dimanche 19 octobre 2014

Grotte Miao: la plus imposante caverne du monde cartographiée grâce à des relevés lasers

Alors qu’aujourd’hui le moindre centimètre carré de la planète est photographié et cartographié grâce à la constellation de satellites qui nous surplombent, il reste encore quelques zones inexplorées, mais elles se trouvent sous nos pieds…



Un article de National Géographique nous montre le cas de la grotte Miao en Chine, découverte en 2001 sous les montagnes du sud de la Chine et qui n’a été totalement explorée que très récemment, par une équipe de chercheurs financée par National Geographic.


La très belle cartographie ci-dessous est tirée de ces explorations (cliquer pour agrandir):


Cartographie laser de la grotte Miao


La réalisation de cette carte n’a été rendu possible que grâce à l’emploi d’une technologie récente de la cartographie: la mesure par faisceaux lasers (ou Lidar, pour light detection and ranging). Le scanner utilisé (en l’occurrence un Riegl VZ-400) est capable de réaliser 122 000 mesures par seconde de tout objet dans un rayon de 600 mètres! En déplaçant le module le long de la cavité on peut ainsi avoir un rendu transverse et une représentation complète de l’édifice (puisque sa superficie rendait impossible toute velléité de percevoir la caverne dans son ensemble).


Cette méthode a donc permis de mesurer le volume impressionnant de l’endroit: 11 millions de mètres cubes qui s’étendent sur plus de 852 mètres de long pour 191 mètres de large sur une surface dépassant les 154 500 m².


De quoi y ranger quatre grandes pyramides d’Égypte…


Pour plus de détails et de belles photographies de la mission c’est ici (en anglais).


Source: national Géographic, GNT.



Grotte Miao: la plus imposante caverne du monde cartographiée grâce à des relevés lasers

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dimanche 12 octobre 2014

25 millions de kilomètres de routes nouvelles!

600 fois le tour de la terre, c’est la distance totale qui sera couverte par les routes nouvellement construites dans le monde d’ici 2050… soit 25 millions de kilomètres.


Une équipe internationale de chercheurs a tenté de planifier cette évolution en réalisant une carte des régions du monde où la construction de nouveaux axes routiers serait bénéfique (d’un point de développement) ou, au contraire, préjudiciable (d’un point de vue environnemental).


Actuellement, toutes les routes du globe mises bout à bout représentent déjà plusieurs dizaines de millions de kilomètres.


Le réseau routier mondial:


Réseau routier mondial


D’après les prévisions ce réseau devrait encore largement se densifier pour être environ 60% supérieur à aujourd’hui, et ce d’ici le milieu de ce siècle. Mais cette croissance (majoritairement pour répondre à la hausse des échanges commerciaux) se fait malheureusement de manière anarchique et non planifiée.


La fragmentation des milieux naturels


L’étude met en avant le fait que 90 % des constructions de routes auront lieu dans les pays en développement, y compris dans de nombreuses régions qui possèdent une biodiversité exceptionnelle et dont les écosystèmes rendent des services vitaux. En effet les espaces menacés que sont l’Amazonie, la Nouvelle-Guinée, la Sibérie ou le bassin du Congo sont également au premier plan pour ce développement d’infrastructures. Les conséquences seront donc « une augmentation spectaculaire de la colonisation de terres et de la perturbation d’habitats naturels », ainsi qu’« une surexploitation des espèces sauvages et des ressources naturelles », à commencer par les forêts.


Un vecteur de développement social et économique


Ces nouvelles voies constituent néanmoins des moyens de favoriser le développement social et économique dans des zones qui en ont souvent cruellement besoin, notamment en permettant d’accroître la production agricole, priorité urgente pour relever le défi de la demande alimentaire mondiale qui pourrait doubler d’ici 2050.


Dans ces conditions comment trouver un juste milieu entre impact environnemental et bénéfice pour les sociétés ?


Une carte des priorités de construction de routes


Ce schéma global présente un plan de zonage à grande échelle qui vise à limiter les coûts environnementaux de l’expansion du réseau routier tout en maximisant les avantages pour le développement humain, en aidant à accroître la production agricole.


Les  grandes régions du monde ont été classées en fonction deux paramètres :


  • La valeur environnementale (diversité des espèces animales et végétales, importance des habitats sauvages, rôle dans la séquestration du carbone et la régulation du climat,…).

La carte des résultats:


Valeur environnementale


  • Les avantages anthropiques (accessibilité des zones agricoles, potentiel de production des sols, régime climatique, projections régionales de consommation et d’exportation de riz, de maïs ou de blé,…).

La carte des résultats:


Avantages anthropiques


Le croisement de ces deux familles de paramètre produit la carte suivante :


Résultats


On y distingue quatre domaines d’inégale importance :


En vert (les zones majoritaires) : les espaces à valeur environnementale élevée où la construction de nouvelles routes devraient être évité si possible. Elles couvrent 46 % de la surface du globe et sont réparties sur tous les continents, avec une prédominance en Amérique latine, en Afrique subsaharienne, en Océanie et dans tout le nord-est de l’Eurasie.


En rouge : les zones où des améliorations routières stratégiques pourraient promouvoir le développement agricole avec des coûts environnementaux relativement modestes. Ces espaces représentent seulement 12 % des terres émergées et sont notamment présents au Sahel, dans le centre de l’Amérique du Nord, la pointe orientale et le sud-est de l’Amérique latine, dans le centre-ouest de l’Eurasie et le sous-continent indien.


En blanc (environ un tiers du globe) les zones considérées « à faible priorité », sur le plan tant de l’environnement que de l’agriculture.


En noir: les zones de conflit.


 


Les zones de conflits


Sur les 16% restant du globe, on distingue un certain nombre de zones noires qui représentent les « zones de conflit » ou des espaces d’interfaces qui disposent à la fois d’une valeur environnementale et d’un potentiel agricole élevés. On les trouve en Afrique subsaharienne et à Madagascar, en Amérique centrale et le long de la cordillère des Andes, dans le bassin méditerranéen et dans le Sud-Est asiatique. Ces zones représentent donc le nerf de la guerre du projet, où les enjeux sont extrêmement importants.


Le but du jeu étant de penser ces projets en tenant compte autant d’une composante que de l’autre. Ceci afin d’éviter aux routes du développement de laisser encore une fois la biodiversité sur le bas coté…


Sources: le monde, www.nature.com



25 millions de kilomètres de routes nouvelles!

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dimanche 28 septembre 2014

Al-Idrisi: la star des cartographes du 12ème siècle

Al-Idrisi était un voyageur et géographe arabe prolifique, qui fut invité (1) à la cour du roi Normand Roger II de Sicile pour plancher sur la création d’une carte du monde mise à jour. 


Pour ce travail d’importance (2) Al-Idrisi ne se contenta pas de puiser dans ses vastes connaissances personnelles mais, pour affiner ses données,  alla à la rencontre d’innombrables voyageurs expérimentés.  Achevée en 1154 (après 18 ans de travail), son œuvre fut appelée la « Tabula Rogeriana » (du nom, donc, de son commanditaire), mais son nom arabe signifie littéralement ” Livre du divertissement de celui qui désire parcourir le monde “.


Portrait d’Al-Idrisi, issue d’une famille noble d’Al-Andalous et qui a grandit à Cordoue:


 


Al Idrisi Al Idrisi


Cette magnifique carte allait rester la plus précise du monde pour les trois cents années à venir…


La Tabula Rogeriana dans toute sa splendeur (cliquer pour une version grand format):


TabulaRogeriana HD


Prenez un moment pour la regarder en détail et vous découvrirez l’incroyable minutie de son auteur, notamment traduite par la précision des noms de villes et tracés des cours d’eau. Pour faciliter sa lecture la carte est ici retournée mais, dans sa version originale, les points cardinaux sont inversés (nord au sud et vice versa).


Les parties les plus précises de la carte sont l’Afrique du Nord et la péninsule ibérique, où Al-Idrisi a vécu et voyagé, mais il faut avouer que plus on s’éloigne de ses terres plus les tracés sont fantaisistes : l’Angleterre est complétement difforme, la Norvège est une île et l’Italie n’a rien d’une botte. Les choses se gâtent même fortement pour les zones les plus reculées du monde : l’Afrique se termine, sous l’Ethiopie actuelle, par une longue bande de terre qui s’étend sur toute la largeur de la carte, le sous-continent indien est plus petit que le Sri Lanka (alors appelé Taprobane) et le Japon est inexistant…


Et pourtant la performance reste exceptionnelle et justifie le statut de rock star de la cartographie d’Al Idrisi! En effet, imaginez la difficulté de cartographier une telle étendue de terres sans l’aide des technologies actuelles (les outils indispensables du cartographe contemporain que sont les satellites, les appareils photos et autres logiciels numériques n’effleuraient même pas l’esprit des meilleurs visionnaires de l’époque) et les moyens du bord se résumaient à des rapports contradictoires de quelques globetrotteurs. Avec ce travail il balaie toute autre carte du monde de la même période, notamment toutes les cartes en TO (3). La Tabula Rogeriana devance également largement en qualité la belle carte de Hereford (pourtant de 1285): la géographie de cette dernière est tellement éloignée de la réalité qu’il est très difficile de trouver un point de repère connu (le centre de la carte représente en fait le delta du Nil, quelque peu disproportionné).


Carte d'Hereford La carte d’Hereford. L’est étant en haut, il faut tourner la tête sur le côté pour la lire.


La carte d’Al Idrisi dégage également quelque chose de particulier parce qu’elle allie l’exactitude et l’objectivité des standards cartographiques actuels (avec un but géographique plus que religieux) et en même temps, ses imprécisions sur son pourtour laissent place à l’inconnu de cette période de découvreurs et à la magie des voyages de l’époque.


Des mystères géographiques et des aventures de cartographes explorateurs que l’ont a bien du mal à retrouver de nos jours…


1: Pour Terrarum Orbis. Ces cartes étaient tournées vers l’Orient, les trois continents connus formant l’écoumène. L ‘Asie, l’Europe et l’Afrique sont placés de part et d’autre de barres verticale et horizontale, formant un T. A l’intersection des deux barres du T, on trouve la ville de Jérusalem, centre du monde.


2: L’invitation se transformant en séjour de longue durée puisqu’il fut interdit de retour au pays car considéré comme un renégat au service d’un roi chrétien.


3: Les cartes du monde ne courrait alors pas les rues et la connaissance précise de son environnement ouvrait des perspectives stratégies et commerciales immenses !



Al-Idrisi: la star des cartographes du 12ème siècle

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dimanche 21 septembre 2014

Les superbes porrtaits d'ed Fairburn

L’artiste Ed Fairburn sculpte la carte au lieu du bloc de pierre…


Entre ses mains les contours topographiques ou urbains deviennent des courbes féminines et les cartes militaires, climatiques ou célestes se transforment en de magnifiques portraits.


Sa technique de découpage et de collage n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle d’un autre artiste cartographe – cartophile: Matthew Cusick.


Voici, pour votre plus grand plaisir, quelques unes de ces oeuvres:


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


Ed Fairburn


 


Vous pouvez faire un tour sur son site web ici.



Les superbes porrtaits d'ed Fairburn

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dimanche 14 septembre 2014

Indiana Jones et Star wars selon Andrew DeGraff

Andrew DeGraff est un artiste américain, et cartographe à ses heures perdues, qui est à l’origine de représentations plutôt originales de deux des plus grandes trilogies de l’histoire du cinéma. Cet  ensemble de carte, créée pour le lancement de Gallery1988 à Los Angeles (en 2013), n’est pas sans rappeler le principe des cartographies de films de XKCD, où chacune des illustrations nous permet de visualiser les déplacements des personnages du film et leurs intéractions.


Ces cartes ne représentent par contre que les trilogies initiales, les seules trouvant grâce aux yeux des fans de toujours (et à qui on ne peut pas vraiment jeter la pierre après avoir vu “Indiana Jones et le crane de cristal”).


Comment lire les cartes : chaque personnage est représenté par une ligne de couleur qui suit sa progression dans tout le film. Plusieurs lignes sont parallèles lorsque certains personnages voyagent ensemble. Simple mais efficace !


Vous remarquerez aussi que les titres des films correspondants n’apparaissent pas (seulement les noms des oeuvres). Vous pouvez ainsi essayer de les retrouver…


 


Les cartes d’Indiana Jones :


Andrew DeGraff - Path of crusade Andrew DeGraff – Path of crusade


Andrew DeGraff - Path of doom Andrew DeGraff – Path of doom


Andrew DeGraff - Path of raider Andrew DeGraff – Path of raider


 


Les cartes de Star Wars:


Andrew DeGraff - Path of return Andrew DeGraff – Path of return


Andrew DeGraff - Path of empire Andrew DeGraff – Path of empire


Andrew DeGraff - Paths of Hope Andrew DeGraff – Paths of Hope


 


PS: je viens de trouver d’autres oeuvres d’Andrew DeGraff qui représentent d’autres films. Les voici (et cette fois il n’y a même pas le titre du film, encore plus dur…).


Andrew DeGraff - Shining


Andrew DeGraff - Retour vers le futur


Andrew DeGraff - Princess Bride


 


Andrew DeGraff - Star Treck la colère de Khan


 


Andrew DeGraff - Les dents de la mer Andrew DeGraff – Les dents de la mer



Indiana Jones et Star wars selon Andrew DeGraff

Article publié sur le blog du site web de Pacha cartographie